
Placée sous le haut patronage du président de la République du Sénégal, Macky Sall, la rencontre a mobilisé des représentants des États africains actionnaires d'Africa50, de hauts fonctionnaires sénégalais, des membres du corps diplomatique ainsi que des partenaires financiers.
Dans son allocution d’ouverture, le président Sall a exprimé son soutien ferme à Africa50 dont la mission est, selon lui, de « catalyser les investissements du secteur privé, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Afrique, au bénéfice du développement des infrastructures dans le continent, afin de combler le déficit des ressources publiques ».
Le chef de l’Etat sénégalais a souligné la nécessité pour les gouvernements africains d’améliorer le climat des affaires en créant un environnement propice à l'investissement privé dans le secteur des infrastructures, y compris l'environnement réglementaire pour une éclosion des partenariats public-privés.
«L'Afrique est ouverte aux entreprises», a-t-il déclaré, soulignant que le continent a défini ses priorités par le biais d'initiatives telles que le PIDA.
Le directeur général d'Africa50, Alain Ebobissé, a assuré de la mise en œuvre effective du mandat de développement et d’investissement du fonds dans les projets d’infrastructure avec le soutien des états actionnaires et dans une démarche qui allie sélection de projet à fort impact de développement et approche de gestion commerciale attractive pour les investisseurs privés. Il a ajouté que
« Avec votre soutien, Africa50 sera un pont entre les Etats africains qui l’ont créée et les entreprises publiques opérant dans le domaine de l’infrastructure d’une part, et d’autre part, les acteurs privés du financement des infrastructures, promoteurs de projets et autres institutions financières capables de déployer des ressources à long terme et les investisseurs institutionnels, avec l’objectif primordial d’accélérer la mise en œuvre des projets d’infrastructure en Afrique » a-t-il poursuivi.
Ebobissé s’est également appesanti sur les facteurs-clé de succès pourAfrica50 : le soutien des Etats actionnaires et de la BAD, la qualité de l’équipe de gestion et enfin « la qualité des projets, à fort impact de développement, présentant un caractère commercial indéniable, susceptibles d’attirer des investissements privés ».
La troisième assemblée générale d’Africa50 s’est terminée par la signature d’une convention entre les directeurs généraux d’Africa50 et de la Société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC), Mouhamadou Makhtar Cissé pour un renforcement du projet de la centrale solaire de Malicounda située dans la région de Thiès au Sénégal.
Le Fonds Africa50 a déjà engrangé plus de 800 millions de dollars, mis à disposition par 23 pays africains actionnaires, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la Banque Al-Maghrib (BAM), et la BAD
Pour monsieur Akinwumi A. Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement
Les perspectives économiques de l’Afrique s’améliorent. Si les résultats ont été irréguliers en 2016, avec un ralentissement de la croissance du PIB à 2,2 %, les perspectives s’annoncent favorables pour 2017 et 2018 : l’Afrique bénéficiera d’une hausse des prix des produits de base – notamment les mines et le pétrole – et d’une forte demande des produits de consommation, qui représente 60 % du taux de croissance du PIB réel.
Il a ajouté que le plaidoyer infatigable fait par le Président Sall, pour mobiliser des investissements pour les infrastructures, auquel a récemment fait écho le Président de Guinée Alpha Condé au sommet du G20 à Hambourg, a raffermi l'engagement du G20 à financer les infrastructures en Afrique et il continue à motiver de nouveaux partenaires.
Comme le soulignent l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et notre propre Top 5 des priorités de développement, dont la première est "Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie", le rôle catalyseur des infrastructures, comme moteur de la croissance économique et du développement, n'a jamais été aussi évident qu’aujourd’hui. Cette priorité est également celle des décideurs africains, qui sont conscients que le déficit d'infrastructures est un obstacle à l'intégration régionale et qu’il entrave la capacité de l'Afrique à être compétitive au niveau international.
Malheureusement, dans les faits, seuls 60 pour cent des quelque 130 milliards de dollars nécessaires pour financer les infrastructures en Afrique ont été effectivement financés en 2015. De même, l’élaboration de projets est, elle aussi, sous-financée.
Cependant, les gouvernements africains ne peuvent répondre tout seuls à ces besoins. À l'horizon 2025, sur la base d'un déficit annuel de financements estimé entre 30 et 40 milliards de dollars, il faudra, pour réussir à financer les infrastructures en Afrique, trouver un équilibre entre le financement du développement, qui peut apporter des ressources et minimiser les risques encourus aux premières étapes, et l'investissement institutionnel à long terme, qui peut réduire rapidement le déficit de financements.
C'est pourquoi la BAD a créé Africa50, un fonds d'investissement qui vient compléter nos propres financements des infrastructures et ceux des autres Institutions financières de développement et fonds d'investissements. Cependant, Africa50 a surtout été conçu pour investir dans des projets bien ficelés et accélérer la fourniture d'infrastructures, en appuyant l’élaboration de projets dès les premiers stades, et en créant une réserve de projets bancables pour mobiliser des financements.
Aujourd'hui, je constate avec fierté qu'Africa50 a réussi à s'imposer comme une entité d'investissement crédible dans le secteur des infrastructures. Il a déjà engagé plus de 800 millions de dollars, mis à disposition par 23 pays africains actionnaires, la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la Banque Al-Maghrib (BAM), et la BAD. Ce jour, nous accueillons deux nouveaux pays actionnaires, la Guinée et la République démocratique du Congo.
Depuis sa nomination au poste de Directeur général, voici un an, Alain Ebobissé a fait montre de son leadership en jetant les bases d'un fonds d'investissement solide. Il a supervisé l'installation des opérations d'Africa50 à Casablanca, avec l'appui du Royaume du Maroc, et a engagé plusieurs experts réputés dans l'équipe de direction, préparant ainsi adroitement le fonds à intensifier ses activités d'investissement.
Africa50 un partenaire de choix, animé de tout l’enthousiasme et de la vigueur nécessaires à la transformation économique de l’Afrique. Africa50 mérite de réussir et bénéficie, à cet effet, du soutien de la Banque africaine de développement, de ses pays membres actionnaires.