
La passation de service entre Gilbert Ondongo et Calixte Nganongo, respectivement ministre du portefeuille public entrant et sortant permet de prendre la mesure de l’avenir des entreprises et établissements publics. Pour le nouveau ministre en charge de ce secteur, le portefeuille doit cesser d’être un simple consommateur du budget de l’Etat. Au contraire, il doit désormais contribuer au budget et à augmenter les recettes publiques. Ainsi, la vie de toute entreprise publique ou de tout établissement public dépendra de sa rentabilité. Il n’y a pas de dogmes qui tiennent. Seule la nécessité fera loi aussi bien pour toute entreprise à créer, que pour celle dont les activités méritent d’être arrêtées.
Le Patriote : Monsieur le ministre d’Etat, quel est votre état d’esprit au moment vous prenez possession des dossiers relevant du secteur du portefeuille public, un secteur très peu reluisant ?
Gilbert Ondongo : C’est une responsabilité qui m’incombe. J’ai le devoir de l’assumer au mieux. Il est vrai qu’il ne s’agi pas d’une une mince responsabilité, il s’agi d’un ensemble d’établissements et d’entreprises publics, pour la plupart dans un état assez difficile. Il nous revient de faire de sorte que le portefeuille soit assaini. Je l’ai indiqué à l’occasion de la passation de service, il faudrait non seulement qu’il soit assaini, mais qu’il devienne dynamique. Bien plus, qu’il contribue désormais à l’alimentation du budget de l’Etat, c’est-à-dire qu’il apporte de l’argent à l’Etat pour financer l’économie.
L.P. Qu’envisagez-vous faire des entreprises devenues des gouffres à milliards, comme Ecair, mais qui ne prospèrent pas ?
G.O : Ce n’est pas propre à nos entreprises. C’est dans la vie d’une entreprise. Ça se passe chez nous, mais aussi ailleurs. Une entreprise en principe, est appelée à prospérer, mais il peut arriver qu’elle rencontre des difficultés dans son parcours. Ces difficultés peuvent relever de la gestion intérieure, ou d’un contexte extérieur, ou bien de la faiblesse de la demande... Donc, il y a une série d’obstacles qui peuvent se dresser sur la route d’une entreprise. Il appartient à ceux qui ont la responsabilité de la gérer, d’être en capacité d’anticiper, d’être en capacité de mettre en place de bonnes politiques et de mesures ; de sorte que l’entreprise puisse prospérer. Nous travaillerons à ce qu’il en soit ainsi. Cela est valable pour Ecair, c’est valable pour d’autres. Le fait est que nous avons en tête un plan de réformes, un plan assez engagé dans la réforme. Nous la ferons sans état d’âme : les entreprises qui ne méritent pas d’exister, tout simplement parce que dans les conditions actuelles, il n’y a pas lieu d’avoir en vie telle entreprise, froidement, nous l’arrêterons ; mais celles qui méritent d’exister parce que les conditions sont réunies, afin qu’elles puissent prospérer une fois les choses remises en ordre, nous la soutiendrons.
L.P : Monsieur le ministre d’Etat, pour être réaliste selon vous, est-il envisageable de créer d’autres entreprises qui intègrent le portefeuille public et leur permettre de contribuer ainsi à la diversification de l’économie ?
G.O : Je vous ai dit que nous avoir du portefeuille public une vision dynamique. Cela veut dire que s’il y a nécessité de créer une entreprise, un établissement public, parce que conforme à la stratégie de développement du pays retenue par le Président de la république dans son projet de société, nous créerons l’entreprise ou l’établissement public. Par contre, s’il y a nécessité de mettre fin à la vie d’une entreprise ou d’un établissement public, parce que dans les conditions actuelles, sa présence ne se justifie pas, nous mettrons un terme à cette entreprise ou cet établissement public. En vérité, il n’y a pas de dogmes. On peut dire, nécessité fera loi, c’est-à-dire, s’il y a nécessité de créer, on créera ; s’il y a nécessité d’arrêter la vie d’une entreprise, on arrêtera !
(Propos recueillis par Jules Débel)