
Denis Sassou-N’Guesso a procédé à la mise en service de la cimenterie Dangoté Congo, le 23 novembre dernier devant une foule en liesse venue des différents coins du département de la Bouenza, en présence de plusieurs corps constitués nationaux et d’une délégation nigériane forte de 150 membres, dont deux membres du gouvernement de l’Etat fédéral du Nigéria. Avec une production à pleine capacité estimée à près de 2 000 000 tonnes par an, Dangoté Cement s’impose comme le plus grand producteur de ciment d’Afrique centrale, et un gros pourvoyeur d’emplois. A en croire son patron, le Groupe Dangoté vise aussi à diversifier ses activités au Congo, en se consacrant notamment à l’agriculture.
Dernière-née des cimenteries du Congo, Dangoté Cement est implantée dans le département de la Bouenza, précisément au village Mfila, dans le district de Yamba. Elle est aussi de loin, la plus grande de toutes. Avec une capacité de production e 3000 tonnes par jour,ce mastodonte cimentier s’illustre comme une des plus importantes réalisations industrielles dans le pays. Le coût des travaux s’élève à plus de 139 milliards 725 millions de FCFA. L’avènement de cette usine de ciment est un pas important vers le processus d’industrialisation du Congo et de son développement. Lisant les grandes lignes de l’histoire du développement depuis Yamba, Gilbert Ondongo, ministre d’Etat, ministre en charge de l’économie et de l’industrie, a indiqué qu’ « un pays qui s’industrialise est un pays qui est en marche vers le développement». Il avoué une grande fierté pour AlikoDangoté, ce digne fils d’Afrique qui a choisi de réaliser l’un de ses plus gros investissements au Congo. AlikoGangoté,qui de son côté a indiqué que« cette usine contribuera à réduire et à mettre fin aux importations du ciment au Congo et dans les autres pays environnants ».En effet, la surproduction ciment de Dangoté Cement pourrait être exportée vers les dix Etats de la Communauté d’Afrique centrale ; soit un marché de près de 200 millions d’habitants où se réalisent de nombreux projets de construction d’infrastructures. Avec cette usine, le Congo est appelé à s’inscrire parmi les pays exportateurs des produits industriels, en du bois et le pétrole brut.La forte mobilisation constatée sur les lieux de l’évènement, était à la mesure de l’espoir que cette industrie suscite dans les familles. Car, il ressort qu’une fois fonctionnelle, la cimenterie Dangoté pourrait créer plus de 650 emplois permanents. A terme, sa capacité de production pourrait atteindre les 5 000 tonnes de ciment par jour ; soit près de 2 000 000 tonnes par an. Grâce aux six lignes de chargement installées, il en sortirait entre 24 000 et 26 000 sacs de ciment par heure. Les hangars de stockage du produit fini disposent d’une capacité de 14 000 tonnes. Dotée d’équipements de dernière génération, cette cimenterie est aux normes, en matière d’impact environnemental. Si les standards fixent la norme à 50 mg/m3, Dangoté avec ses 59 filtres à manches, se propose de descendre à moins de 30 mg/m3.
En 2013, le Groupe Dangoté a été déclaré la plus grande industrie de production de ciment en Afrique subsaharienne. Ses projets d’investissement sont de l’ordre de 10 de dollars, grâce à la construction de plusieurs unités de production de ciment dans de nombreux pays comme : Afrique du Sud, Ethiopie, Zambie, Sénégal, Mozambique, Cameroun. Les ambitions de son patron, l’homme d’affaires nigérian, AlikoDangoté sont énormes, en ce qu’il voudrait porter la production annuelle de son groupe à 77 millions de tonnes de ciment, d’ici à la fin de l’année 2019, contre 43,6 millions de tonnes à ce jour, grâce à l’installation de plusieurs autres unités.
DangotéCement s’ajoute ainsi à plusieurs autres cimenteriesdéjà fonctionnellesau Congo ; ce sont : Ciments de l'Afrique(CIMAF)à Makola, dans la communauté urbaine de Hinda, dans le département du Kouilou, avec une capacité de production annuelle de 500.000 tonnes; Forspak à Dolisiedans le Niari et la Sonocc à Loutétédans la Bouenzadont la capacité de production est de l’ordre de 300.000 tonnes/an. Celle en construction à Mindouli dans le département du Pool, connait un arrêt presque complet de ses activités, à cause de l’insécurité ambiante dans la zone. Sa production prévisionnelle est d’environ 600 000 tonnes/an. L’industrie du ciment est porteuse d’espoirs au Congo, en raison d’une part, du potentiel naturel dont dispose le pays, d’autre part, de la place de choix qu’elle occupe dans l’économie nationale, particulièrement dans le processus de diversification économique en cours.
Jules Débel