DISCOURS DE CLOTURE DE MONSIEUR GILBERT ONDONGO, MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE L’ECONOMIE, DE L’INDUSTRIE ET DU PORTEFEUILLE PUBLIC, PRESIDENT DU COMITE DE PILOTAGE PREF-CEMAC
Discours
17. 11. 2020 | Ministre
Monsieur le Président de la Commission de la CEMAC ;
Madame et messieurs les ministres des Etats membres de la CEMAC ;
Messieurs les représentants des institutions Communautaires ; Mesdames et messieurs les partenaires au développement ;
Mesdames et messieurs bailleurs de fonds et investisseurs ; Distingués invités ;
Mesdames et messieurs.
Jamais le monde n’a disposé d’autant de richesses.
Le Produit mondial brut en 2019 est estimé à plus de 87.000 milliards de dollars.
En 2001, il était de 46.000 milliards de dollars.
En moins de 20 ans, il a presque doublé, après avoir été multiplié quasiment par sept (7), entre 1950 et 2000.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on assiste donc à une croissance vertigineuse des richesses mondiales.
Sur la même lancée, les institutions financières ont beaucoup prêté.
En 2017, le stock des créances bancaires internationales, était de 32.000 milliards de dollars.
Dans le même temps, une partie du monde, l’Afrique, n’a jamais eu autant besoin de fonds pour financer son développement, en particulier celui de ses infrastructures de base, devant servir de tête de pont dans sa marche vers la prospérité.
En 2010, le BAD évaluait le besoin de financement de l’Afrique, pendant une année, pour ses infrastructures à 93 milliards de dollars.
Aujourd’hui le même besoin est estimé à 170 milliards de dollars par année. Et ce, jusqu’‘en 2025, avec un déficit pouvant aller jusqu’à 108 milliards de dollars au cours d’une année de disette en matière de financements internationaux.
Chacun devrait avoir à l’esprit ce paradoxe au moment où nous nous séparons après deux jours d’échanges sur le financement des projets intégrateurs de l’Afrique centrale.
Est-il encore besoin ici et maintenant de revenir sur l’importance des infrastructures de base dans le développement de l’Afrique ?
D’un mot, nous dirons que les infrastructures de base ont au moins deux rôles à jouer dans le développement de l’Afrique.
Primo, elles sont le fondement de l’amélioration des services publics, et en conséquence du bien être des africains.
Il s’agit ainsi des services publics de l’électricité et de l’eau, de la santé, de l’éducation, des transports, des télécommunications et de tant d’autres services publics, tous aussi indispensables aux femmes et aux hommes qui peuplent l’Afrique.
Segundo, les infrastructures facilitent le déploiement et le développement des activités économiques en Afrique. Elles contribuent à la création des richesses, à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des peuples d’Afrique et donc à l’accès au développement par les Africains.
Ce qui est valable pour l’Afrique en général l’est évidemment pour l’Afrique centrale en particulier.
La sous-région de la CEMAC accuse aujourd’hui un grand retard en matière de dotation en infrastructures de base et par conséquent dans le processus de son développement. Cela a été abondamment mentionné pendant nos travaux.
Le temps est venu d’y remédier. C’est ce à quoi nous nous sommes attelés. Est-ce que cette table ronde a suffi pour régler tous les problèmes d’infrastructure dans la CEMAC ?
La réponse est à l’évidence non.
Dès le départ, nous étions conscients de ce que la liste des projets intégrateurs, élaborée par nous, n’était pas exhaustive, tant s’en faut.
A tout le moins, cette table ronde a eu le mérite incontestable de faire faire à la CEMAC un pas en avant supplémentaire, sur la route de sa dotation en infrastructures nécessaires à son développement.
C’est pourquoi nous tenons à remercier une fois de plus les autorités françaises qui ont accepté et autorisé la tenue à Paris de cette table ronde, dans le contexte très particulier qui n’a échappé à personne.
Nos sincères remerciements vont aussi à la Banque africaine de développement et à la Banque de développement des Etats d’Afrique centrale ainsi qu’à la société NB Com qui nous ont aidé, chacune suivant ses compétences, à préparer et à organiser cet évènement.
Toutes nos félicitations à toutes les institutions de la CEMAC qui ont contribué à la réussite de cette table ronde.
Nous tenons particulièrement à saluer tous ceux qui ont, à travers la visioconférence et ici même dans la salle, participé à cette table ronde.
Vous avez fait don de votre précieux temps à la CEMAC. Vous nous avez honorés. Nous vous en sommes très reconnaissants.
A tous ceux qui viennent d’annoncer leur contribution au financement des projets intégrateurs de la CEMAC et à tous ceux qui vont le faire prochainement, notre communauté, nos Chefs d’Etat, nos gouvernements et nos peuples vous disent : vous avez fait œuvre utile, vous avez ou vous aurez ainsi ajouter une pierre angulaire à la consolidation de la CEMAC et aux mieux-être de ses 55 millions 855 mille ressortissants (chiffres de 2019).
L’histoire retiendra qu’un jour de novembre 2020, vous avez écrit en lettres d’or, j’allais dire en lettres d’argent, une page de l’histoire de la CEMAC. Nous ne vous en remercierons jamais assez.
Mesdames et messieurs ;
La paix, la stabilité, l’harmonie, et tous les autres aspects similaires ne pourront durablement triompher dans le monde, pensons- nous, qu’avec le développement réel et irréversible de toutes les parties du globe terrestre.
Tant qu’il y aura des parties du monde sous-développées et sans espoir d’accéder au bien-être, il sera difficile que notre planète, la planète terre, soit en équilibre.
Investir dans les infrastructures du développement de l’Afrique, l’Afrique centrale en l’occurrence, c’est contribuer à la paix, à la stabilité, à l’harmonie et à l’équilibre mondial.
S’il y a toujours des investisseurs et des institutions financières, qui se posent encore la question de savoir pourquoi investir dans telle ou telle partie de l’Afrique ?
La réponse est, on ne peut plus claire : L’avenir du monde en dépend en partie. La pandémie en cours de Covid-19 n’a-t-elle pas suffisamment montré à quel point nos destins sont entremêlés !
Je me permets de conclure mon propos sur une note qui pourrait ne pas être réjouissante ni opportune. La note en question est la suivante :
Si nous travaillons avec détermination et entrain au développement de l’Afrique, de toute l’Afrique, il n’y aura vraisemblablement plus de milliers de morts emportés par les eaux de la méditerranée. Les mots humanité et humanisme retrouveraient ainsi tout leur sens, leur vrai sens, à savoir un collectif des êtres humains qui place chaque personne et son épanouissement au-dessus de toutes les valeurs.
Mesdames et messieurs les financiers,
les investisseurs et le partenaires au développement.
La CEMAC peut et doit servir d’exemple de réussite de la coopération internationale.
Il dépend de nous de faire de l’Afrique centrale un espace prospère qui permet à chaque humain y résidant de s’accomplir et à chaque investisseur de réaliser ses objectifs de rentabilité.
Nous, peuples et dirigeants de la CEMAC, sommes prêts à relever ce défi.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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