
Ces chefs d’entreprises, représentant une vingtaine de sociétés installées dans plusieurs secteurs ont eu une séance de travail avec leurs homologues congolais, sous la conduite du ministre d’Etat, ministre de l’économie, de l’industrie et du portefeuille public, Gilbert Ondongo. Ils sont venus s’imprégner de l’environnement des affaires au Congo, s’instruire de près sur les opportunités d’investissement dans ce pays qu’ils ne connaissaient pas avant, mais aussi pour établir des contacts pouvant déboucher sur des accords. Au cours d’un jeu de questions-réponses, les uns et les autres ont exprimé leurs attentes, évoqué les écueils qu’ils ont pu observer et affiché leur volonté d’agir ensemble, afin de porter la coopération entre la Chine et le Congo à un niveau plus élevé.
Ouvrant les travaux, Gilbert Ondongo a revisité la coopération entre les deux pays dans ses grandes lignes ; coopération dont les premières marques remontent à l’année 1964. Plusieurs réalisations au Congo meublent cette coopération digne d’éloges : le barrage de Moukoukoulou, l’usine textile de Kinsoundi, le chantier naval Chacona, l’usine de séchage de poisson de Mossaka, l’usine d’allumettes de Bétou et plus récemment, les hôpitaux de Makélékélé, Talangai, Owando, Loandjili, ainsi que la construction de nombreuses routes dont particulièrement celle reliant Pointe-Noire et Brazzaville, les barrages et autres infrastructures scolaires... Depuis 2010, le Congo est devenu le premier partenaire commercial de la Chine en Afrique francophone, en plus du fait qu’il est le seul pays de cet espace à abriter une banque à capitaux majoritairement chinois : la BSCA, établissement de crédit à vocation universelle.
Sur le plan commercial, de 2012 à 2013, les échanges entre les deux pays sont passés de 5,8 milliards de dollars US à 6,5 milliards de dollars US. Le volume de ces échanges s’est inversé à partir de 2014, à cause de la baisse brutale de la part du pétrole brut revenant à l’Etat, et qui était pour une bonne partie exportée vers la Chine. Aujourd’hui, la volonté tant du Congo que de la Chine, est d’élargir la gamme des biens et services échangés. L’engagement de la Chine à accompagner le Congo dans la construction de la Zone économique spéciale de Pointe-Noire intègre parfaitement cette logique et pourrait renforcer la vocation que notre pays veut se donner, celle d’exportateur des produits manufacturés.
S’exprimant au nom du gouvernement, Gilbert Ondongo a indiqué les attentes de son pays, en souhaitant que le Conseil pour la promotion de la coopération sud-sud incite les entrepreneurs chinois à venir en grand nombre au Congo, développer, en partenariat avec les entreprises congolaises ou avec l’Etat congolais, l’agriculture au sens large, toutes les formes d’industrie et de commerce. A cet effet, l’agence pour la promotion des investissements et le conseil de la promotion de la coopération sud-sud, dont les missions convergent vers un même objectif, ont été instruits de trouver la bonne stratégie pour favoriser l’investissement chinois au Congo et promouvoir les partenariats entre les entrepreneurs chinois et congolais.
A travers leurs exposés, les opérateurs chinois qui se sont succédé à la tribune ont manifesté l’intérêt, sinon leur engagement d’investir au Congo dans les domaines les plus variés (agriculture, énergie renouvelable, industrie, sécurité civile, environnement...) Les nombreuses potentialités naturelles, la stabilité des institutions du pays, ainsi les bases d’une coopération déjà solide..., sont autant d’éléments qui justifient le choix que ces investisseurs portent sur le Congo. De manière particulière, le président du Conseil pour la Promotion de la Coopération Sud-Sud, Lyu Xinhua a apprécié le climat des affaires au Congo qu’il juge incitatif, en dépit de quelques faiblesses. Toutefois, l’homme d’affaires chinois a exhorté le gouvernement du Congo à travailler à l’amélioration dudit climat, pour l’intérêt bien compris de tous. Mais, il a surtout encouragé les deux pays à conclure l’accord de non-double imposition, cette convention d’établissement qui offre de nombreux avantages aux investisseurs, selon les secteurs d’activités. Parlant du respect de l’environnement dont son pays est souvent accusé de violer, Lyu Xinhua a signalé la présence dans sa délégation, de deux entrepreneurs installés dans ce secteur et qui sont prêts à apporter leur expertise au Congo ; ce qui constitue la preuve du contraire de ce que d’aucuns pensent de la Chine en matière de respect des normes environnementales.
Pour l’essentiel, les opérateurs économiques congolais ont souhaité bénéficier de l’expérience chinoise, en même temps, ils ont suggéré à leurs homologues chinois d’investir dans l’agro-industrie et d’aider à la création des chaines de valeur dans de nombreuses filières.
J.D.